Deux Loutres de Mer photographiées à Olympic Coast
National Marine Sanctory (Wikimedia commons)
Suite à mon article Cap sur la baie de Monterey voici la présentation de la Loutre de Mer de Californie, aperçue par mes jeunes pigeons-voyageurs :
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La loutre de mer est une grande loutre de la famille des mustélidés, vivant dans le Pacifique Nord, du nord du Japon (île de Hokkaidō) à la Californie, en passant par le Kamtchatka, les Aléoutiennes et l'Alaska. C'est la plus aquatique et la plus massive des loutres (le mâle peut peser jusqu’à 45 kg), la seule à pouvoir vivre en permanence dans la mer tempérée (Californie) à froide (Alaska, Kamtchatka) dont la température oscille entre 1 et 13 °C seulement. La loutre a dû s’adapter pour survivre dans un tel milieu, surtout au niveau de sa fourrure variant d’un brun rougeâtre au noir, qui est particulièrement dense (140 000 à 170 000 poils par centimètre carré), car elle ne possède pas de couche de graisse isolante comme les autres mammifères marins. Elle enduit aussi son pelage avec la sécrétion de ses glandes cutanées huileuses afin de l’imperméabiliser. La loutre de mer est un animal diurne. La majeure partie de sa journée est consacrée au toilettage et à la recherche de nourriture, largement constituée de diverses espèces de bivalves, d’escargots, de chitons, de crabes, d’étoiles de mer, d'oursins et même parfois de poissons.
Elle vit 15 à 20 ans en moyenne (la femelle vivant + longtemps que le mâle).
La loutre de mer ne doit pas être confondue avec la « loutre marine » (Lontra felina) encore appelée chat de mer ou chungungo, qui vit le long des côtes rocheuses du Pérou et du Chili et qui a besoin d'abris terrestres. L'animal vit essentiellement sur les côtes rocheuses, et semble éviter les plages sableuses. Il peut ponctuellement pénétrer dans les estuaires et les rivières, mais son habitat dominant reste la zone côtière marine. Il en reste un millier à ce jour, et ils ne font qu’un petit ou qu’une tentative de petit par année…
Il arrive aussi quelquefois que certaines loutres d'eau douce, comme la loutre d'Europe, fassent des incursions en mer (le cas est même assez fréquent dans certains pays comme en Irlande), mais leur organisme n'est pas adapté à des séjours prolongés.
Les loutres de mer peuvent être solitaires ou vivre en groupes. Elles viennent à terre là où cela est possible, surtout pour se protéger des tempêtes, mais n'en ont pas vraiment besoin, pas même pour la reproduction, qui est largement aquatique, de la conception à la naissance. Près des zones très habitées (comme en Californie), certaines populations de loutres ne viennent jamais ou presque jamais à terre. Ces animaux sont en général plutôt sociaux, et on a relevé en Alaska des groupes comptant jusqu’à 2 000 individus. En Californie, où la population est moins importante, les groupes sont composés de 10 à 100 individus. En surface, les loutres de mer nagent souvent sur le dos. On peut supposer qu’il s’agit d’une adaptation à la vie en eau froide. Cette position permet de maintenir le bout du museau et les pattes hors de l’eau. Ces zones du corps sont en effet dépourvues de fourrure (mais ne représentent qu’1 % de la surface corporelle). Elles passent en posture ventrale quand elles souhaitent nager plus vite, notamment en situation de fuite. Elles se reposent sur le dos en s'enroulant dans les frondes géantes du kelp, ce qui leur évite de dériver pendant qu'elles mangent ou pendant leur sommeil.
Chassées intensivement à compter de 1741 pour leur fourrure (la plus dense de tous les mammifères avec leurs 170 000 poils par centimètre carré), les populations de loutre de mer ont été considérablement réduites, disparaissant même de nombreuses régions de leur zone de répartition historique. En 1911 on a estimé que leur population mondiale était tombée de 1 000 à 2 000 individus. La loutre de mer de Californie déjà rare dès 1830, était presque totalement exterminée au début du XXe siècle. Seuls quelques dizaines d’animaux ont survécu près de Carmel en Californie sur une toute petite zone, à mi-chemin entre Los Angeles (au sud) et San Francisco (au nord), jusqu'à coloniser presque tout le territoire entre les deux grandes métropoles pour atteindre le nombre de 2 800 individus sur 400 km de côte (chiffre de 2006).